D’après le Dictionnaire historique du département de l’Aisne (par Melleville) et le Dictionnaire topographique de l’Aisne (par Matton), le plus ancien document concernant notre commune serait une Bulle du pape Honoré II, datée de 1125, confirmant les privilèges et possessions de l’Abbaye St Vincent de Laon et dans laquelle il est reconnu que le Montfrenoy, appelé alors Montefenois, appartient à cette Abbaye.
En 1139, le Montfrenoy passe à l’Abbaye de St Nicolas aux Bois, qui avait été fondée à la fin du XIème siècle et celle-ci en restera propriétaire jusqu’à la Révolution. Elle possédera aussi à Charmes la ferme du Mont St Gilles et les fours à chaux, propriétés situées près du passage à niveau actuel.
SEIGNEURS DE CHARMES
Melleville signale un certain Godefroy qui aurait été seigneur de Charmes en 1243, mais n’indique pas la source de son renseignement. Ce qui est certain, c’est que Michel de Hanon était vers 1585 seigneur de ce domaine qui provenait sans doute de son père Antoine de Hanon. Il passa quelques années plus tard dans la famille de Héricourt et fut échangé en 1601 entre Charles de Héricourt et Jean du Passage contre 550 livres de rentes.
François du Passage, fils aîné de Jean, sert dans les armées du Roi. Successivement, Aide de camp, Capitaine de cavalerie puis Lieutenant-Colonel, il passe ensuite dans l’état-major des places et exerce les fonctions de major de la ville et citadelle de Brisach (aujourd’hui Vieux-Brisach sur la rive droite du Rhin) avec rang de Colonel, puis de Lieutenant pour le Roi de la ville de Colmar avec le rang d’Officier général. Il meurt en 1679. Sa dépouille est inhumée près de celle de son épouse, Anne de Flavigny, fille du seigneur de Liez, dans la chapelle de la vierge de l’église de CHARMES. C’est lui qui entreprend la construction du « Château » (actuellement ferme SIX), qui fut terminé par so fils Bernard en 1684 ; cette date se lit encore sur le pignon de la ferme.
Bernard meurt en 1688 sans laisser d’enfants. Le domaine passe alors successivement :
- à Robert du Chesne puis à Charles du Chesne (oncles de Bernard du Passage),
- à Jeanne du Chesne, fille de Charles,
- à Madeleine du Chesne, soeur de Jeanne, épouse en première noce de Charles Louis de Flavigny,
- puis à Charles François, Comte de Flavigny, son fils, dernier seigneur de Charmes.
Charles François, né en 1732, épouse Marie, Madeleine de Tufereau. Capitaine au Régiment des Gardes françaises, Colonel d’Infanterie puis Marchéal de camp (ancienne dénomination de général de brigade), il fut chevalier de l’Ordre royal et militaire de St Louis. Il est l’un des neuf nobles chargés de rédiger le cahier de dolèances de la noblese du Bailliage de Vermandois. Deux de ses enfants furent guillotinés à Paris le 6 thermidor An II (24 juillet 1794). Anne-Louis Vicomte de Flavigny et Magdeleine Henriette de Flavigny, épouse du Comte Desvieux, Seigneur de Servais et Deuillet, émigré.
Jean-François, né à Charmes le 16 décembre 1745, ne fut pas un personnage célébre et pourtant il mérite d’être signalé.
Il est successivement, Professeur de dessin aux Ecoles d’artillerie de La Fère, de Bapaume, de Grenoble, au Collège Royal militaire de Tounon, puis en 1783 à l’Ecole d’artillerie de Valence (Drôme). C’est dans cette école qu’il eut du 5 novembre 1785 au 1er setpembre 1786, Bonaparte comme élève. Celui-ci était alors Lieutenant en second.
Séruzier resta à Valence jusqu’en 1811, année de sa retraite. Il mourut à Rogécourt en 1837.
D’après « des inspecteurs » généraux, il était l’un des meilleurs maîtress de dessin du temps ».
CHARMES en 1789 :
La population s’élève à 359 habitants (83 maisons). Le centre du village est dans le bas de l’actuelle rue du Moulin à Vent. C’est là que se trouve l’église entourée du cimetière. L’abreuvoir communal est alors près du calvaire. Les habitants vivent de l’élevage, du tissage et surtout du jardinage.
Les dix-huit mois qui précédent la réunion des Etats-Généraux, sont particulièrement durs. En fin février et mars 1788, une épidémie cause la mort d’une dizaine de jeunes Charmois. Le 13 juillet, les récoltes sont dévastées par une chute de grêle, qui ravage la région. Puis l’hiver 1788-89 est très rigoureux. La misère est grande et une lettre adressée au Bureau d’Election à Laon par le Curé Thomas, signale particulièrement 11 pauvres dont 6 veuves pour lesquels il demande des secours.
PS : Pour permettre de compléter l’historique de notre commune, nous serions reconnaisants aux personnes qui en possédent, de communiquer à la Mairie, les documents susceptibles d’être utilisés, notamment : cartes postales, gravures, plans…