C’est la plus ancienne et la plus populaire des traditions de Noël des Hauts-de-France. Dans toutes les boulangeries de la Région, sur chaque marché de Noël, et jusque dans les paroles du « P’tit Quinquin », les Coquilles font partie du quotidien des fêtes de fin d’année. Cette brioche en forme de bébé et particulièrement riche en beurre était dans des temps lointains, « le » cadeau traditionnel que recevaient les enfants dans leurs souliers, accompagné d’une orange. On ne la consommait alors que le 25 décembre.
L’origine de cette tradition gourmande se perd dans la nuit des temps, bien avant même l’existence de la fête de Noël, instaurée par les autorités religieuses au 4° siècle pour célébrer la nativité le 25 décembre. En réalité, nul ne connait vraiment la date de la naissance du célèbre enfant. Les religieux voulaient alors tout simplement se caler sur le solstice d’hiver pour contrer les fêtes dites païennes et très populaires dans toute l’Europe à l’occasion du solstice.
Manger un petit homme pour se donner des forces
Lors de ces fêtes ancestrales souvent exubérantes et marquées par tous les excès, il était déjà de tradition pour les enfants de « manger un petit homme » pour se donner des forces pour l’hiver. Cette pratique était tellement populaire que les autorités religieuses chrétiennes, dans leur volonté d’éradiquer toute trace de paganisme, ne purent l’empêcher. Venue du fond des temps, elle ne s’est finalement jamais interrompue, transformant uniquement au fil des siècles le personnage du « petit homme » en bébé symbolisant pour les croyants l’enfant de la crèche.
Dans notre Région, la tradition de la Coquille a continuellement donné lieu à de grandes fêtes populaires, au-delà de la période de Noël. En 1579, par exemple, au mois de septembre, des coquilles étaient lancées à la population du haut du beffroi de Lille pour célébrer les fêtes de la paix. Également appelée « craquendoule » dans le Dunkerquois, « cougnoux » en Picardie et en Belgique, à la fois païenne, populaire et symbole de la nativité, la coquille reste avant tout… une gourmandise.
Sa forme ?
La forme trilobée de la coquille intrigue et se reconnaît. Même si l’on n’est plus très sûr de son origine, on s’accorde toujours son goût. Ce fleuron régional, c’est une brioche, mais en tellement mieux ! Farine, œufs, sucre et beurre revoient leurs proportions pour un maximum de plaisir. On commence par la croûte satinée, en détachant du bout des doigts les petits pics croustillants. Puis, on grapille un grain de sucre juste fondant ou un raisin sec un peu caramélisé. On attaque enfin la mie onctueuse et dorée comme on croquerait dans un nuage sucré. Définitivement divin !
Comment la déguster ?
Dégustée nature au petit-déjeuner, la coquille se tartine aussi volontiers de beurre salé ou de confiture maison. Si par le plus grand des hasards, il vous en reste de la veille, elle deviendra le plus régressif des pains perdus sous une glace au spéculoos. Les inconditionnels en glissent même dans leur carbonnade à la place du pain d’épices ou sous du foie gras et du confit d’oignons pour l’extase totale.
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